LE GENERAL GEORGES BERGE
Père des Paras de la France Libre et des S.A.S français

Né le 3 janvier 1909 à Belmont dans le Gers, Georges Roger PierreBERGE Elève Officier de la promotion 1933-1935 de l'Ecole Militaire d'Infanterie et des Chars de Saint-Maixent choisi l'Arme de l'Infanterie à la fin de son cycle d'études, puis dés 1937, il opte pour l'Infanterie de l'Air "l'Arme de l'avenir ..." au moment même où elle est créée. Il rejoint alors la 601ème Compagnie d'Infanterie de l'Air de Reims et effectue son stage de saut, mais un ennui de santé l'empêche de poursuivre. Il restera aprés cette affectation convaincu de l'efficacité et de le prépondérance de cette Arme Nouvelle. Fantassin, il rejoint alors le 13ème Régiment d' Infanterie de Nevers à la veille de la seconde guerre mondiale. Il y occupera tour à tour les fonctions de Chef de section, puis nommé Capitaine, de Commandant de Compagnie, lors de la déclaration de la guerre. En pleine bataille il prendra le commandement du 2ème Bataillon. Son P.C. étant installé en bordure d'un cimetière britannique du Hainaut de la guerre 1914-1918, il subit plusieurs attaques avec ses hommes de la Compagnie d'Accompagnement du bataillon. Toute la journée les fantassins du 2/13ème R.I lutteront farouchement et le Capitaine BERGE sera blessé trois fois. Au soir de cette rude journée, il se laissera enfin évacuer sur l'hôpital d'Arras puis un peu plus tard, sur celui de Caen. Il y séjournera quelques semaines puis bénéficiant d'une permission de convalescence, il rejoint alors Mimizan où résident ses parents. Il y arrive dans la matinée du 17 juin...
Ecoutant alors le dramatique message du Maréchal Pétain demanadant aux français de se résigner et de déposer les armes, et voyant son père Ancien Combattant de la Grande Guerre pleurer en l'écoutant, il est totalement révolté et décide de continuer le combat là où il le pourra. Il tente pourtant de retrouver son régiment. Mais dans la totale impossibilité de rejoindre Nevers, il décide de partir vers l' Angleterre où ont été évacués les combattants de Dunkerque. Il embarque alors sur le "Jan Sobiesky", cargo polonais qui ramène des soldats en Grande-Bretagne. Il a sympathisé avec les officiers polonais, ceux-ci lui prêtent un uniforme pour effectuer la traversée ... son destin est scellé. Le 20 juin, alors qu'il est en pleine mer, il entend parler de l'appel du Général de Gaulle. Signe du destin, il vogue vers celui qui regroupe en un même idéal, les énergies dispersées de ceux qui ne veulent pas accepter une France à genoux livrée aux Nazis et à leurs collaborateurs. Le 23, sitôt arrivé, il est provisoirement interné dans le camp de Plymouth où stationnent des éléments français du C.E.F.N. rentrant de Narvick.

S' échappant de ce camp, avec deux amis, il rejoint Londres par ses propres moyens. Le 21 au matin, ayant fait un brin de toilette et remis de l'ordre dans sa tenue, il se présente à St Stephen's House, Quartier Général des Français Libres. Reçu par le Général de Gaulle, il en profite pour parler d'un projet qui lui tient particulièrement à cœur : créer une unité de parachutistes. Le Général l' écoute, trouve l' idée intéressante mais n' y donne pas suite sur-le-champ. BERGE sort de l' entretien affecté comme adjoint du Dépôt des F.F.L. à l' Olympia. Mais l' idée de mettre sur pied sa Compagnie ne le quittera plus. Enfin le 1er août, le Général lui demande de préciser son projet mais en une page et pas plus. Ceci fait, il note en marge "d'accord" et signe. Le 29 septembre enfin, paraît l'Ordre Général n° 765 se référant de l' Instruction préparatoire du 1er août 1940 signé du Vice Amiral Muselier commandant les F.A.F.L. : La 1ère Compagnie d' Infanterie de l' Air est mise sur pied. Le Capitaine Georges BERGE est nommé Commandant de l' Unité. La volonté d'un jeune Officier, sa détermination, sa foi ont fait naître l' une des plus belles unités de notre Histoire Militaire : les parachutistes de la France Libre. Ils seront au jour de la Victoire, l' Unité alliée la plus décorée!
La suite de cette épopée est maintenant bien connue. A Noël 1940, la 1ère Section sort de l' Ecole britannique de Ringway brevetée parachutiste . Le Capitaine Bergé a été breveté en même temps que ses hommes.

Le 15 mars 1941, un commando parachutiste aux ordres de BERGE lui-même s'infiltre par parachute dans la région de Vannes dans le Morbihan ... première Unité alliée à revenir les armes à la main en France. C'est la mission "Savanah". Si l'objectif n'est pas atteind cette mission prouve au Haut Commandement allié la possibilité d'infiltrer et d'exfiltrer des agents et des commandos en France occupée. Puis dans la nuit du 11 au 12 mai, deux paras de la 1ère C.I.A. sont parachutés près de Mimizan et prennent contact avec les membres de "Savanah" qui sont restés en France pour organiser un réseau. Dans la nuit du 14 au 15, la centrale électrique de Pessac en Gironde explose sous les charges des saboteurs. La Kriegsmarine va en souffrir, les batteries de ses redoutables U.Boats ne seront plus rechargées avant quelques temps. C'est l'opération "Joséphine B". Le commando s'exfiltre sans dégât et rentre en Grande-Bretagne. Bergé rejoint au moyen du sous-marin "Le Tigre". Churchill lui-même, félicitera l' Officier et le présentera à son Etat-Major et à la Presse quelques jours plus tard au cours d' une Inspection à Ringway. Le Capitaine BERGE et ses hommes viennent de créer le Service Action! La 1ère Section de la 1ère C.I.A rejoint alors le Centre secret de formation des Agents qui seront parachutés en missions individuelles en France occupée.
..........DD.............Dernière prise d'armes en Grande Bretagne avant le départ pour le Moyen-Orient ............................................................pour les 2è et 3è Sections de la 1ère C.I.A.

Puis viendra la période moyen-orientale et là encore le Capitaine BERGE, allant au bout de son destin, offrira aux parachutistes de la France Libre une spécialité et un titre redouté ou envié : il en fait des S.A.S. Sa rencontre avec David Stirling jeune Officier impétueux et visionnaire sera déterminante. Les deux hommes ont en commun de croire en ce qu'ils désirent accomplir au point d'en persuader les autres et le Commandement en particulier. Toujours en tête, il accomplira le raid d'Héraklion en Crète, à l'heure où ses équipes attaquent inlassablement les aérodromes et les dépôts de Cyrénaïque et de Libye aux côtés de leurs frères d'armes britanniques. Au cours de ce raid exemplaire, il sera capturé envoyé tout d'abord à Lübeck puis transféré à la trop fameuse et redoutable forteresse de Colditz en Allemagne, réservée aux prisonniers les plus durs et aux récidivistes de l'évasion. Il aura
la surprise d'y voir arriver tour à tour David Stirling créateur des S.A.S., son ami et son complice, ainsi que le Capitaine Augustin Jordan, son adjoint qui commanda la 1ère C.C.P. après qu'il ait été capturé. Fin avril 1945, il sera enfin libéré par l'avance alliée. A ce moment, les parachutistes français libres du S.A.S. sont devenus des héros. Beaucoup dont des rescapés de "son" French Squadron sont tombés en France, en Ardennes, en Hollande. Leur drapeau est désormais, l'emblème qui a été le plus décoré au cours de la seconde guerre mondiale.
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.....Le Capitaine Bergé présente la Compagnie Parachutiste - Egypte fin 1941. Dans le fond le Fanion de l'Unité. Ce fanion dont l'original est aujourd'hui éposé en Salle d'Honneur à Bayonne a suivi les Paras français depuis la Grande Bretagne jusqu'au Moyen-Orient et les réscapés du French Squadron l'ont ramené avec eux en Grande-Bretagne aprés l'épopée du désert.
Georges BERGE, Commandant, Compagnon de la Libération, Officier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre avec palmes regarde ces hommes au béret rouge défilant fièrement en ce 18 juin 1945 sur les Champs-Elysées où souffle le vent de la victoire et le calme ensoleillé de la paix qui revient. Il est fier... Fier de ce qu'ils ont fait... Fier du combat qu'ils ont mené appliquant au-delà de toute mesure la devise du S.A.S. traduite en français "qui ose gagne", qu'il leur a légué et dont ils ont été très dignes. D'ailleurs ne portent-ils pas sur la poitrine l'insigne au parachute blanc supportant l'écu à croix de Lorraine qu'il a lui-même créé pour la 1ère C.I.A. un jour de 1941 ou seul l'espoir de lendemains meilleurs et un fort idéal d'Honneur et de liberté les portaient vers leur destin... Nommé Lieutenant-colonel en 1946, il est alors affecté à l'Etat-Major de la Défense Nationale, qu'il quittera en fin 1947 étant nommé Attaché Militaire auprès de l'Ambassade de France à Rome. En 1952, il prend le commandement du 14ème Régiment d'Infanterie Parachutiste de Choc nouvellement créé à Toulouse. Lorsqu'il quittera ce commandement prestigieux, il occupera les fonctions d'Adjoint du Général Inspecteur des Troupes Aéroportées de 1954 à 1956. Servant une fois de plus au sein d'une "arme nouvelle" et de pointe il est nommé en 1957 Adjoint au Général commandant l'A.L.A.T à l'heure où le concept aéromobile à base d'hélicoptères se développe. En 1960, en pleine guerre d'Algérie, il prend le commandement du secteur militaire de Corneille. Il reçoit ses étoiles de Général de Brigade le 1er juillet 1961.
Mais le reste de sa vie sera consacré aux Anciens de l'épopée. Président d'Honneur de l'Amicale S.A.S, il n'aura de cesse de veiller sur ceux qui furent - titre de noblesse envié - les Paras de la France Libre.
Le Général Georges BERGE s'est éteint à l'entrée de l'automne 1997, aprés avoir reçu un dernier hommage des vétérans et des jeunes générations héritières de l'Epopée.


.."NIL IMPOSSIBILE"
La 1ère Cie du 1er RPIMa a repris sur son insigne la devise de la 1ère C.C.P, devise due au Capitaine G Bergé à l'époque

SES DECORATIONS :

Commandeur de la Légion d'Honneur

Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945

Grand Officier de l'Ordre National du Mérite

Croix de Guerre 1939-45 (4 citations dont 3 à l'Ordre de l'Armée -palmes)

Croix de la Valeur Militaire avec palme

Médaille de l'Aéronautique

Officer of the British Empire (GB)

Military Cross (GB)

Cruz Militar (Espagne)

Commandeur de l'Ordre de Georges 1er (Grèce)

Commandeur de l'Ordre du Ouissam Alaouite

A gauche, l'insigne de la Promotion Gal BERGE - E.M.I.A

Une promotion d' Elèves-Officiers de l'E.M.I.A de Coëtquidan le choisira comme parrain en 1999.
Aujourd'hui la Citadelle qui abrite le Régiment S.A.S français, héritier de l' Epopée S.A.S dans son ensemble - le 1er R.P.I.Ma - porte son nom et l'Avenue qui y mêne est baptisée "Avenue des Parachutistes S.A.S". Plus encore que Qui Ose Gagne, le devise du Général BERGE fut depuis Londres en 1940 et jusqu' au bout de sa vie
" NIL IMPOSSIBILE " " RIEN N'EST IMPOSSIBLE " qu'il fit broder sur le fanion de la 1ère Compagnie aux heures sombres ou l' on ne se nourissait que d' Espoir devise conservée aujourd' hui par la 1ère Compagnie du 1er RPIMa.

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