|  LE CONCEPT D'ORIGINE :  Lorsque le S.A.S. de David Stirling lança ses premiers 
          raids à long rayon au Moyen-Orient en 1941, il bénéficiait des moyens 
          de transport du Long Range Desert Group qui disposait de Chevrolets 
          30 CWT de 3 tonnes. Le L.R.D.G. infiltrait les modules S.A.S. à pied 
          d'oeuvre, puis assurait leur repli. Il accomplissait également ses propres 
          raids. Mais à partir de juin 1942, le S.A.S. prenant ses distances d' 
          avec le L.R.D.G. disposa de ses propres véhicules, des jeeps qui, grâce 
          à leurs qualités techniques et leurs performances étaient les véhicules 
          parfaitement adaptés aux missions qu' il devait accomplir à condition 
          d'effectuer sur elles quelques aménagements techniques.
  D. 
          Stirling avant qu'il ne possède des jeeps ! Ces aménagements dûs à la nature même du terrain, du climat et des conditions 
          d' exécution des missions allaient porter sur :
 - l' autonomie : il faut un maximum de réserve de carburant à 
          cause des très longs trajets sans possibilités de se ravitailler. De 
          nombreux jerricans (17) sont casés dans tous les endroits possibles. 
          Autonomie : plus de 2000 km. Le réservoir de la jeep contient 210 litres, 
          avec les jerricans contenant chacun 20 litres, cela porte la capacité 
          de chaque véhicule à 450 litres.
 - la résistance au climat : pour le refroidissement du moteur 
          on installe à l'avant un condenseur, on supprime des volets sur la grille 
          d'aération et on monte un filtre à sable.
 - la puissance de feu : on dote le véhicule de mitrailleuses 
          d'aviation type Vickers "303 K" à grande cadence de tir, alimentées 
          par des chargeurs tambours où les cartouches incendiaires, explosives, 
          traçantes sont intercalées. Trois ou quatre mitrailleuses sont montées 
          dont deux au moins sont jumelées et une actionnée par le conducteur, 
          et une jeep par peloton est dotée d'une mitrailleuse Browning 50 (12,7 
          mm) dotée de 500 cartouches. voir tableau ci-dessous
 
  ....................  Jeep in the desert... 
          ................................................................Compas 
          de navigation installé sur les jeeps
 ................................................................ 
          ..
  ........................ ........................
  - le reste de place : en dehors des sièges de l'équipage est 
          consacré à l'armement individuel, aux munitions et explosifs, mines, 
          grenades ainsi qu'aux paquetages individuels, aux couchages, aux vivres 
          et à l'eau qui manque cruellement dans le désert (2 jerricans). Parfois 
          elle emporte aussi des plaques de tôle servant à traverser 
          les zones où elles risquent de s'embourber dans le sable friable. 
          Pour l'orientation, un compas solaire était fixé sur le capot entre 
          les mitrailleuses. La nuit, on utilisait un théodolite (instrument de 
          mesure et topographique permettant de mesurer les angles). Les Jeeps 
          SAS étaient équipées d'accessoires spéciaux : un filet de camouflage 
          couleur sable, toujours à portée de la main. Une large toile fixée à 
          l'arrière de la SAS pour effacer toutes les traces dans le sables. L'équipage 
          était muni d'un cheikh pour les vents de sables, et d'un duffle coat 
          pour la nuit. La jeep joua un grand rôle dans les raids, de Libye et 
          Cyrénaïque, et en particulier dans ceux exécutés par les S.A.S. français 
          au coeur du dispositif ennemi où elles surgissaient de la nuit semant 
          la mort et la terreur, puis disparaissaient dans l'immensité désertique 
          où seuls des avions tentaient de les poursuivre. Elles continueront 
          à équiper la 2ème Compagnie au cours des opérations de Tunisie avant 
          de rejoindre l'Angleterre où d'autres opérations se préparent. La navigation 
          de jour se faisait au compas marine, et la nuit, les étoiles du magnifique 
          ciel des régions désertiques servaient de points de repère car rien 
          ne ressemble plus au désert que la mer. Elles disposent également d'un 
          poste radio E.R. n°11 à raison d'une jeep équipée par Peloton. Pour 
          les formations aéroportées de Grande-Bretagne, la jeep n'était qu'un 
          véhicule de commandement et de liaison et ce n'est que l'écho des raids 
          S.A.S. qui fit penser, au Commandement, qu'elle pouvait servir à autre 
          chose. Mais elle restera vraiment l'apanage des S.A.S. tout au long 
          du conflit.
 ............................................
  .............Pas 
          encore de blindage pour cette Jeep de l'opération Spencer - Septembre 
          1944
 LA JEEP S.A.S. EN EUROPE :
 La jeep armée va bientôt retrouver ses lettres de noblesse 
          à l'occasion de la Campagne de France. Pour les S.A.S. Français, c'est 
          tout d'abord, fin mai 1944, une réforme des tableaux d'effectifs sur 
          lesquels prend place un Squadron de jeeps armées. Ce Squadron est prévu 
          pour un renforcement et des actions ultérieures au Jour J. Ces jeeps 
          sont à peine transformées par rapport à leurs devancières du désert. 
          Le problème de la lourde chaleur ne se posant plus, on supprime le condenseur 
          et le filtre à sable. Elles perdent leur couleur sable. La puissance 
          de feu se renforce, car en plus des mitrailleuses Vickers K, l'équipage 
          emporte des F.M. Bren, des P.I.A.T. antichars ou des Bazookas. L'affut 
          mitrailleuses à l'avant change car il ne permet plus que le tir 
          en azimuth contrairement à la mobilité -également 
          en site- qu'avait celui des jeeps du désert. Quelquefois, une 
          mitrailleuse Browning de 50 remplace une Vickers. En plus de l'armement 
          individuel de l'équipage qui comprend, principalement, des carabines 
          U.S. M 1 et des Stens, les hommes emportent des Thomsons et souvent 
          utiliseront des armes prises à l'ennemi, M.G. 34, Sturmgewehrs, M.P. 
          40, ainsi que
 des grenades et des mines.
 
  Détail 
          de fixation du Bren côté conducteur Pour le véhicule, il faut une réserve maximum de carburant,, sont emportés 
          un grand nombre de jerricans procurant une autonomie de 1 000 kilomètres 
          environ, ainsi que deux pneus de rechange. Les réservoirs latéraux placés 
          de part et d'autre de la caisse arrière au-dessus du train arrière 
          sont protégés par d'épaisses couches de caoutchouc mousse, afin que 
          l'essence ne puisse pas s'échapper, si un projectile ou un éclat venait 
          à les transpercer. Un réservoir supplémentaire est même installé sous 
          le siège basculable vers l'avant du chef de voiture. La banquette arrière 
          pour deux hommes est supprimée de façon à alléger le véhicule et de 
          donner de la place au mitrailleur servant le jumelage arrière. Les pare-brise 
          ont été supprimés comme pour la campagne du désert à cause durayonnement 
          du soleil et des reflets qui risquent d'attirer l'attention. Ils seront 
          parfois remplacés par un blindage sommaire protégeant le conducteur, 
          pour l' opération des Ardennes, puis par deux vitres blindées hémisphé
 riques -provenant de cockpit de Spitfires (!) placées dans un demi-cercle 
          en acier, au-dessus de la plaque de blindage, modèle réglementaire utilisé 
          en particulier à la fin de l'opération "Amherst". Trés 
          alourdies, ces jeeps se déplacent alors à une vitesse de 30 à 50 Km/heure 
          maximum.
 Enfin un large panier métallique occupant tout l'arrière 
          ainsi qu'un petit panier metallique fixé sur chaque aile complète 
          la transformation du véhicule
 .
  
 ....................................................................... ...Le Chef 
          de bord-tireur est bien moins protégé que le conducteur 
          par le 1er modèle de blindage
 
 Le Squadron de Combat comprend 20 jeeps. Il 
          est scindé en Pelotons de 4 véhicules. Chaque équipage comprend 3 hommes. 
          C'est ainsi que pour le 2ème R.C.P., 4 jeeps sont parachutées dans la 
          nuit du 17 juin à Saint Marcel. Le peloton du Lieutenant de la Grandière 
          est largué sur "Baleine", en plein coeur du dispositif, et les jeeps 
          devraient pouvoir participer, le lendemain, à la fameuse bataille. Hélas, 
          le container qui contient les redoutables Vickers arrive mal au sol 
          et les allumeurs qu'il contient également fusent et endommagent les 
          mitrailleuses au point qu'une seule pourra être remontée avec les pièces 
          des autres. Egalement trois des véhicules tombent dans les arbres et 
          il faudra toute la nuit pour les mettre au sol. Chapitre 
          Largage Jeeps -
 
 ...................................
  Organigramme du Squadron de Jeeps armées 
          - Juin 1944. Le 3è R.C.P gardera cet organisation
 .......................alors 
          que le 2è R.C.P passera sur le mode "motorisé" 
          entièrement.
 6 autres jeeps sont également parachutées le 3 
          août, près de Malachappe, au nord-est de Lorient. Quelque jours après, 
          les 12 jeeps restantes sont aérotransportées par planeurs "Wacos" près 
          d'Ederven, presque au contact du dispositif ennemi qui pourtant ne réagit 
          pas. C'est là la seule utilisation des planeurs par les S.A.S. Toutes 
          les autres jeeps des 1er et 2ème S.A.S. et du Squadron Belge seront 
          larguées. Avec elles, dans le Morvan en particulier sont largués des 
          canons légers antichars de 37 mm. Après la Libération de Vannes, tandis 
          que les jeeps déjà présentes se regroupent à Ste Hélène où stationne 
          le P.C du Colonel Bourgoin, une équipe embarque à Meucon et se rend 
          en Angleterre pour récupérer les 40 jeeps qui vont servir à transformer 
          la physionomie du Régiment. Elles rentrent en France par le voie maritime 
          et débarquent à Courseulles avant de rejoindre Vannes. Celles du 3ème 
          R.C.P. débarquent également à Courseulles sur les plages normandes et 
          rejoignent la Bretagne au cours d'un périple mémorable à travers la 
          zone du front. Une partie rejoint la Bourgogne, aux ordres du Capitaine 
          Guy Combaud de Roquebrune. Elles effectueront entre autres le raid de 
          Sennecey-Le-Grand. voir page Mémorial
 ...........................
  La jeep du Cch Deborre.Une des 4 jeeps du Peloton 
          Le Bobinnec du 2è R.C.P qui s'illustra à St Pierre du 
          Moutier en capturant plusieurs milliers d'allemands en se faisant passer 
          pour l'avant ...................................................garde 
          d'une Division britannique! collection 
          J.C Deborre
 
  ............................................................  LE REGIMENT S.A.S MOTORISE:
 La guerre de poursuite qui s'impose à partir de septembre, 
          les vastes étendues sur lesquelles il faut intervenir, la rapidité d'action 
          et le besoin d'extrême mobilité face à un dispositif ennemi qui bouge 
          constamment, font que le 2ème R.C.P. est transformé en unité motorisée. 
          Il sera le seul de la Brigade à subir cette transformation, avec le 
          5ème S.A.S. belge. Citons le journal de marche du 2è R.C.P 
          : "Le 26 août, les premiers véhicules du détachement Mairet, sont 
          débarqués à Courseulles sur Mer, et arrivent à Vannes ramenant les fameux 
          bérets rouges dont le port est autorisé. Les deux autres détachements 
          sont en place dès le lendemain. Au total voici 65 jeeps et 10 Bedfords, 
          avec tout l'armement organique des véhicules, soit un jumelage avant 
          et une pièce arrière de mitrailleuses Vickers d'aviation par voiture. 
          Pour gagner du temps, les véhicules n'ont pas été équipés avant leur 
          départ d'Angleterre. Plusieurs ateliers et garages de la ville sont 
          alors requis pour travailler, jour et nuit, à fixer les supports de 
          pièces, les porte-bagages et les supports de chargeurs. Chacun y met 
          sa note personnelle et l'uniformité n'y gagne pas. On n'oublie pas de 
          peindre sur les véhicules l'insigne de la Brigade 
          : le glaive entre deux ailes avec la devise "who dares wins"accotée 
          du numéro 1094. Sur une des ailes des voitures, bat un petit pavillon 
          français à croix de Lorraine ..."
 ..........
    A gauche flamme de jeep souvent fixée 
          avec de la suspente - A droite l'équipage de "LA GUÊPE"
 
 ............
    Jeep du 2è Squad du 2è R.C.P au cours de l'opération 
          Spencer, ici à Briare -Insigne S.A.S de capot
 Précisons que c'est à l'initiative 
          du Capitaine Déplante qu'une plaque de blindage sera mise en place sur 
          l'emplacement du pare-brise à partir d'octobre 1944. L'équipage bénéficie 
          ainsi d'une protection de face. Le blindage consiste au début, en une 
          plaque d'une largeur et d'une hauteur de la moitié de celle du pare-brise 
          normal surmontée d'une lucarne rectangulaire, servant exclusivement 
          à protéger le conducteur. Les mitrailleuses avant n'ont pas de bouclier. 
          Elles sont parfois surmontées d'un projecteur. Parfois les hommes y 
          peignent une croix de Lorraine ou l'insigne para. Ce blindage va évoluer 
          pour devenir une protection du conducteur et du chef de voiture. La 
          plaque blindée protège non seulement le pilote, mais un bouclier à l'avant 
          du jumelage de Vickers protège le passager avant. Chaque plaque est 
          surmontée d'une lucarne en demi-lune. Les 5 Unités S.A.S. verront leurs 
          jeeps équipées de la même façon à partir de début 1945. Les jeeps vont 
          faire merveille lors de l'opération "Spencer" sur la Loire. Les véhicules 
          sont équipés de postes E.R. type 38, une jeep par Squadron transporte 
          un E.R. 18. Pourtant, ce poste ne donnera pas satisfaction car il est 
          facilement repérable par les relèvements gonios de l'ennemi et indique 
          la position des unités. C'est de plus un vieux poste datant du début 
          de la guerre. Elles ont parfois un W.S. n°76/R 109 A ou B. Il faut citer 
          le terrible combat de Sennecey-le-Grand, le 4 septembre 1944, où les 
          jeeps du Capitaine Combaud de Roquebrune, du 3ème R.C.P., détruisent 
          un fort convoi allemand qui stationne au centre de la citée avant de 
          succomber sous le nombre.
 .....
  ..   ...On voit 
          nettement sur ce document le blindage "français" de 
          la jeep protégeant de façon indépendante, 
          le tireur et le conducteur. A 
          gauche type de plaque réalisé sommairement.
 On retrouvera les jeeps S.A.S dans les Ardennes, à Noël 
          1944, lors de la contre offensive allemande. Le 2ème R.C.P. les utilise 
          au mieux dans le froid intense et la neige, bien que ce véhicule n'offre 
          aucun abri aux hommes qui les montent. Ce sont 48 véhicules armés emportant 
          chacun 4 hommes qui participent à l'action. Le reste du régiment est 
          "porté" sur Bedfords.
 Lors de l'opération "Amherst" en Hollande, en avril 1945, les mauvaises 
          conditions météo et le manque d'entraîne-
 ment au saut combiné "hommes et jeeps" font qu'elles ne sont pas larguées. 
          Mais, après quelques jours d'action, les S.A.S. français en reçoivent 
          par la voie terrestre. Ils retrouvent leurs montures avec soulagement.
 Dès les opérations de Bretagne, les S.A.S. avaient pris l'habitude de 
          baptiser leurs jeeps. D'ailleurs celles du Peloton La Grandière arrivant 
          à St Marcel déjà baptisées. Ce sont "Le Pirate", "Le Corsaire", "Le 
          Forban" et "Le Flibustier". C'est ainsi qu'on voit, sur les pare-chocs, 
          fleurir des noms évocateurs dûs à l'inspiration des équipages. Pour 
          la jeep du Comman
 dant Bourgoin, c'est le surnom de "Vengeuse" qui y figure. D'autres 
          équipages ont choisi des noms symboliques ou de batailles : "Stalingrad", 
          "Varsovie", "Bir Hackeim" ... Il y a aussi "la Guêpe" de Denis Cochin, 
          l'une de celles para
 chutées sur St Marcel dans la nuit du 17 juin 1944, à la veille de la 
          bataille, ou "Ma pomme" qui est même ornée d'un canotier en paille. 
          Il y a aussi "l'Alsacienne", "Mickey", "La Madelon" qui est celle de 
          Lucien Neuwirth et qui parti-
 cipera à la libération de Paris. On peut lire aussi des inscriptions 
          ou slogans sur certains pare-chocs comme "mort aux doryphores". Les 
          S.A.S. britanniques et belges, eux aussi, baptisent leurs "montures"
 Les S.A.S prendront également l'habitude d'inscrire des s;ogans 
          sur les plaques de blindage.
 
           
            |  Le debattement de la plaque de blindage 
              tireur n'est possible qu'en azimuth. La plaque conducteur est fixe. 
              Infographie JPB S@S Productions 
              Copyright
 
 |  |   
            |  Vues dessins et photos du blindage 
              réglementaire pour les S.A.S adopté dés 1944, 
              il ne sera en fait mis en place qu'au Squadron Belge pour les Ardennes 
              et début 1945 pour les autres Unités de la Brigade. 
              Les S.A.S français bénéficieront de celui-ci 
              qu'au cours de l'opération Amherst. Rappellons que l'initiative 
              d'une jeep blindée revient au 2è R.C.P et que le CapitaineDéplante 
              en vaiat eu l'initiative dés septembre 1944, dés la 
              fin de la campagne de Bretagne.
 |   LA " MITHYQUE " MITRAILLEUSE VICKERS 
          K-GUN : C'est l'arme type et légendaire des raids S.A.S. depuis 
          le désert moyen-oriental jusqu'aux opérations de libération de l'Europe. 
          Elle restera jusqu'au bout la redoutable "faucheuse " choisie par David 
          Stirling lui-même, lorsque n'utilisant plus les services du fameux L.R.D.G., 
          il décida d'employer ses propres jeeps adaptées au type de mission qu'il 
          entendait mener. La dénomination officielle de cette arme est Aircraft 
          Machine Gun Class K. Fabriquée par la firme Vickers Armstrongs Ltd de 
          Crayford en Angleterre, elle était à l'origine destinée à la R.A.F. 
          qui en équipait ses vieux "Gloster Gladiator".
 .........................................
  ........................................ Voir 
          FICHE VICKERS au bas de cette page
 Au cours de la première année de guerre, cette arme fut 
          remplacée à bord des Glosters par des Brownings et c'est ainsi qu'à 
          l'été 1942, le S.A.S. put récupérer ce qui allait devenir son arme la 
          plus célèbre, dans les ateliers des aviateurs ou ces armes étaient remisées. 
          De calibre 7,7 mm (303), ayant une cadence de tir de 500 coups/minute 
          en moyenne, avec une vitesse initiale de 745 m/seconde, elle est alimentée 
          au moyen de chargeurs de forme tambour ou dit aussi "camembert", d'une 
          capacité de 100 cartouches (en fait on en place 96), facilement rechargeables. 
          C'est une arme automatique à culasse non calée fonctionnant par emprunt 
          des gaz. Son poids est de 9,5 kg pour une longueur de 1,016 m. Sa portée 
          maximum est de 1.800 m. La Vickers étant prévue pour équiper un aéronef, 
          peut tirer longtemps sans problème de refroidissement et c'est là un 
          autre atout majeur. Cette arme sert parfaitement la cause des S.A.S. 
          Sa cadence de tir impres-sionne l'adversaire, ceci se renforçant quand 
          elle est utilisée jumelée. Les chargeurs sont préparés de la façon suivante, 
          1 cartouche traçante, 1 cartouche incendiaire, 1 cartouche perforante 
          etc ... ce judicieux mélange provoque des dégâts considérables. Au début 
          - juillet 1942 - les jeeps armées du S.A.S. furent équipées d'un jumelage 
          de Vickers à l'arrière, monté sur un axe pivotant permettant le tir 
          sur un angle de presque 180° et à l'avant, le chef de bord disposait 
          de la sienne dont le tir était facilité par l'enlèvement du pare-brise.
 ...................................................
  Mais bientôt l'unique mitrailleuse avant fut remplacée par un jumelage 
          de Vickers ou par une mitrailleuse Browning Cal 50 (12,7 mm) et le chauffeur 
          disposait d'une K Gun, dont le tir était commandé par un système électrique 
          relié à une pédale à pied ; bricolage purement S.A.S. qui prouvait l'ingé-niosité 
          de ces hommes. Ce système fut d'ailleurs repris plus tard pour les opérations 
          en Europe. Que ce soit les jeeps de l'Escadron de chaque régiment, que 
          ce soit ensuite l'ensemble du 2ème R.C.P. transformé en unité motorisée 
          en septembre 1944, que ce soit les Squadrons des Ardennes Belges à Noël 
          1944 ou les jeeps récupérées lors de l'opération Amherst en Hollande 
          et quelque fut l'équipement, l'armement auxiliaire, le blindage qu'on 
          leur adapta, elles conservent toutes un point commun : la Vickers K 
          qui leur assura une puis-sance de feu maximum face aux unités d'Infanterie, 
          aux avions au sol, aux dépôts de logistique, aux blindés légers, aux 
          servants des pièces d'artillerie. Seuls les lourds blindages résistèrent 
          aux rafales précises et meurtrières et le bilan fut éloquent.
 
 LA "JEEP" MB WILLYS :
  Véhicule léger 4 X 4, doté d'un moteur à quatre cylindres 
          en V. Cylindrée : 2200 cm3.
 Puissance : 54 chevaux à 4400 tours/minute.
 Poids : 1112 kg. Poids maximum en charge : 1475 kg.
 Quatre roues motrices.
 Trois vitesses et marche arrière plus démultiplication.
 Vitesse maximum : 104 km/h.
 Consommation : 12 l / 100 km.
 Longueur : 3,359 m Largeur : 1,575 m Hauteur : 1,770 m.
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   Son surnom provient de sa dénomination contractée de General Purpose 
          (G.P. = Jeep) qui signifie à usage général et définit bien ce qu'on 
          demanda à ce petit véhicule au cours de la seconde guerre mondiale. 
          On la trouva sur tous les fronts dès 1942 et elle équipa l'ensemble 
          des Armées Alliées. Véhicule de commandement, sanitaire, logistique, 
          de reconnaissance, elle devint chez les S.A.S. à partir de juin 1942, 
          un redoutable moyen d'attaque à long rayon d'action. "Bonne à tout faire" 
          ainsi que la définissait le Colonel Eddy Blondeel, commandant du 5ème 
          S.A.S. belge, ce véhicule mythique était capable de bien des prouesses. 
          Il apporta aux S.A.S. la mobilité nécessaire à l'accomplissement de 
          leurs missions, tant dans le désert qu'en Europe à partir de l'été 1944. 
          La jeep devint alors un atout dans le contexte stratégique qu'était 
          le leur. Par sa forme tout d'abord, dotée d'un train haut, elle se jouait 
          de la nature du terrain et de tout obstacle.
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  A: Réservoir supplémentaire 
          - B: Panier d'aile - C: Renforts sur mle S.A.S - D: blindage Tireur 
          ...................avant 
          - E: Blindage conducteur - F: Installation F.M BREN pour conducteur
 
 Par sa capacité d'emport, on pouvait la "sur-armer" et la doter d'une 
          logistique importante. Par sa silhouette, elle s'intégrait au paysage 
          et pouvait aisément se camoufler derrière un bosquet, une crète, un 
          couvert. Même si lourde
 ment chargée, sa vitesse se réduisait à 50 km/h environ, elle gardait 
          suffisamment de ressources dans les missions de patrouille, de reconnaissance 
          et d'attaque. Elle offrait également une bonne autonomie grâce à son 
          réservoir contenant 210 litres et aux réserves transportées dans les 
          jerricans. En concevant la jeep, l'U.S. Army cherchait le véhicule du 
          compromis. Elle ne se doutait pas du succès qu'il allait rencontrer. 
          En l'adoptant pour les S.A.S. David Stirling avait donné au petit véhicule 
          ses lettres de noblesse. Il faut noter que le 5ème S.A.S. (Belge) fut 
          fin 1944, quelques temps avant l' opération des Ardennes, organisé sur 
          le type motorisé, comme l'avait été le 2ème R.C.P. fin août 1944. La 
          Brigade possédait donc deux Unités très mobiles pour les actions en 
          pointe. Les 1er, 2ème et 3ème S.A.S. conservaient quant à eux, un Squadron 
          Jeep dans leur organisation.
 
 LE BLINDAGE PREMIER MODELE (français) :
 Il a été conçu par le Capitaine Déplante du 2è 
          R.C.P dans un soucis de protection du conducteur, pour des tirs provenant 
          principalement de face. C'est un rectangle fait d'une tôle d'acier doublée 
          comportant sur le dessus une petite lucarne rectangulaire en vitre blindée. 
          La partie où sont fixées les Vickers jumelées ne comporte pas de blindage 
          pour permettre le débattement des armes à l'horizontale. Il faut noter 
          que les affûts de Vickers des jeeps version Europe sont différents de 
          ceux utilisés dans le désert et ne permettent pas de manœuvrer les armes 
          vers le haut. Cette initiative voir le jour à Vannes dés 
          septembre 1944 - tous les garages de la Ville sont mobilisés 
          pour participer à leur fabrication. Mais le déclen
 chement de l'opération Spencer interrompra le projet qui sera 
          repris avant les Ardennes.
 
 LE BLINDAGE SECOND MODELE (réglementaire) :
 Il a été réalisé fin 1944 à la demande du commandement 
          de la Brigade et dès sa réalisation, il a été décidé d'en équiper 
          les 5 régiments de la Brigade. En fait il entrera en dotation dans les 
          dernières semaines de 1944, d'abord au 5ème S.A.S. Belge, cela étant 
          dû au fait que le Régiment passe à cette époque sur le pied motorisé 
          comme le 2ème R.C.P. et qu'on lui fournit les jeeps de dotation toutes 
          équipées. C'est avec ce blindage que les Belges opèrent en Ardennes. 
          Les Français n'utiliseront ce type de blindage qu'à la fin de l'opération 
          Amherst en Hollande du fait que les leurs n'ont pu être larguées à cause 
          d'une mauvaise météo. Les jeeps seront transportées et posées sur les 
          terrains entourant Coeverden à la mi-avril. Ce blindage qui occupe toute 
          la longueur du pare-brise est fait en deux parties. Celle qui protège 
          le conducteur est assez semblable au modèle français précedemment décrit 
          à l'exception de la lucarne qui ici est hémisphérique en verre blindé 
          cerclé dans une protection en acier. Le verre est en fait la partie 
          en demi-lune récupéré sur la verrière du Spitfire. Le blindage de protection 
          du Chef de bord-tireur, est identique, mais incorpore l'affût des Vickers 
          jumelées et comporte parfois un projecteur. Ce blindage permet de manœuvrer 
          les armes seulement à l'horizontale car il est monté sur pivot.
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  AUTRES MODIFICATIONS APPORTEES AUX JEEPS :
 Elles sont dues aux circonstances et à l'imagination 
          ainsi qu'aux besoins des équipages : - Des petits paniers metalliques 
          porte-musettes sont fixés sur les ailes. - Une Vickers ou un F.M Bren 
          sont montésen certains cas, sur l'aile gauche de la jeep pour 
          permettre au conducteur de tirer.
 - La roue de secours est fixée sur le capot et non plus à l'arrière 
          comme sur la jeep d'origine; à sa place prend place un panier metallique 
          qui occupe toute la largeur du véhicule.
 - Le volant comporte au centre un papillon en bout de la colonne de 
          direction à la place du klaxon, pour permettre de l'enlever rapidement.
 
 Ceci s'ajoute aux modifications réglementaires prévues par les trois 
          plans que nous possédons dans nos archives, M.E 8/534 
          et M.E 8/535 "Details of modifications for S.A.S. Cars 5 CWT 4X4" et 
          "Details for mounting for Vickers 303 MMG on Cars 5 CWT 4X4" ME8/SK/622.
 ........................................................................................................J.P.B
 ..................................................................
  ... ...............................Cliquez 
          sur l'image pour accéder à l'Album "Jeeps S.A.S ".............................................
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