LE CONCEPT D'ORIGINE :
Lorsque le S.A.S. de David Stirling lança ses premiers
raids à long rayon au Moyen-Orient en 1941, il bénéficiait des moyens
de transport du Long Range Desert Group qui disposait de Chevrolets
30 CWT de 3 tonnes. Le L.R.D.G. infiltrait les modules S.A.S. à pied
d'oeuvre, puis assurait leur repli. Il accomplissait également ses propres
raids. Mais à partir de juin 1942, le S.A.S. prenant ses distances d'
avec le L.R.D.G. disposa de ses propres véhicules, des jeeps qui, grâce
à leurs qualités techniques et leurs performances étaient les véhicules
parfaitement adaptés aux missions qu' il devait accomplir à condition
d'effectuer sur elles quelques aménagements techniques. D.
Stirling avant qu'il ne possède des jeeps !
Ces aménagements dûs à la nature même du terrain, du climat et des conditions
d' exécution des missions allaient porter sur :
- l' autonomie : il faut un maximum de réserve de carburant à
cause des très longs trajets sans possibilités de se ravitailler. De
nombreux jerricans (17) sont casés dans tous les endroits possibles.
Autonomie : plus de 2000 km. Le réservoir de la jeep contient 210 litres,
avec les jerricans contenant chacun 20 litres, cela porte la capacité
de chaque véhicule à 450 litres.
- la résistance au climat : pour le refroidissement du moteur
on installe à l'avant un condenseur, on supprime des volets sur la grille
d'aération et on monte un filtre à sable.
- la puissance de feu : on dote le véhicule de mitrailleuses
d'aviation type Vickers "303 K" à grande cadence de tir, alimentées
par des chargeurs tambours où les cartouches incendiaires, explosives,
traçantes sont intercalées. Trois ou quatre mitrailleuses sont montées
dont deux au moins sont jumelées et une actionnée par le conducteur,
et une jeep par peloton est dotée d'une mitrailleuse Browning 50 (12,7
mm) dotée de 500 cartouches. voir tableau ci-dessous
....................
Jeep in the desert...
................................................................Compas
de navigation installé sur les jeeps
................................................................
..
........................ ........................
- le reste de place : en dehors des sièges de l'équipage est
consacré à l'armement individuel, aux munitions et explosifs, mines,
grenades ainsi qu'aux paquetages individuels, aux couchages, aux vivres
et à l'eau qui manque cruellement dans le désert (2 jerricans). Parfois
elle emporte aussi des plaques de tôle servant à traverser
les zones où elles risquent de s'embourber dans le sable friable.
Pour l'orientation, un compas solaire était fixé sur le capot entre
les mitrailleuses. La nuit, on utilisait un théodolite (instrument de
mesure et topographique permettant de mesurer les angles). Les Jeeps
SAS étaient équipées d'accessoires spéciaux : un filet de camouflage
couleur sable, toujours à portée de la main. Une large toile fixée à
l'arrière de la SAS pour effacer toutes les traces dans le sables. L'équipage
était muni d'un cheikh pour les vents de sables, et d'un duffle coat
pour la nuit. La jeep joua un grand rôle dans les raids, de Libye et
Cyrénaïque, et en particulier dans ceux exécutés par les S.A.S. français
au coeur du dispositif ennemi où elles surgissaient de la nuit semant
la mort et la terreur, puis disparaissaient dans l'immensité désertique
où seuls des avions tentaient de les poursuivre. Elles continueront
à équiper la 2ème Compagnie au cours des opérations de Tunisie avant
de rejoindre l'Angleterre où d'autres opérations se préparent. La navigation
de jour se faisait au compas marine, et la nuit, les étoiles du magnifique
ciel des régions désertiques servaient de points de repère car rien
ne ressemble plus au désert que la mer. Elles disposent également d'un
poste radio E.R. n°11 à raison d'une jeep équipée par Peloton. Pour
les formations aéroportées de Grande-Bretagne, la jeep n'était qu'un
véhicule de commandement et de liaison et ce n'est que l'écho des raids
S.A.S. qui fit penser, au Commandement, qu'elle pouvait servir à autre
chose. Mais elle restera vraiment l'apanage des S.A.S. tout au long
du conflit.
............................................
.............Pas
encore de blindage pour cette Jeep de l'opération Spencer - Septembre
1944
LA JEEP S.A.S. EN EUROPE :
La jeep armée va bientôt retrouver ses lettres de noblesse
à l'occasion de la Campagne de France. Pour les S.A.S. Français, c'est
tout d'abord, fin mai 1944, une réforme des tableaux d'effectifs sur
lesquels prend place un Squadron de jeeps armées. Ce Squadron est prévu
pour un renforcement et des actions ultérieures au Jour J. Ces jeeps
sont à peine transformées par rapport à leurs devancières du désert.
Le problème de la lourde chaleur ne se posant plus, on supprime le condenseur
et le filtre à sable. Elles perdent leur couleur sable. La puissance
de feu se renforce, car en plus des mitrailleuses Vickers K, l'équipage
emporte des F.M. Bren, des P.I.A.T. antichars ou des Bazookas. L'affut
mitrailleuses à l'avant change car il ne permet plus que le tir
en azimuth contrairement à la mobilité -également
en site- qu'avait celui des jeeps du désert. Quelquefois, une
mitrailleuse Browning de 50 remplace une Vickers. En plus de l'armement
individuel de l'équipage qui comprend, principalement, des carabines
U.S. M 1 et des Stens, les hommes emportent des Thomsons et souvent
utiliseront des armes prises à l'ennemi, M.G. 34, Sturmgewehrs, M.P.
40, ainsi que
des grenades et des mines.
Détail
de fixation du Bren côté conducteur
Pour le véhicule, il faut une réserve maximum de carburant,, sont emportés
un grand nombre de jerricans procurant une autonomie de 1 000 kilomètres
environ, ainsi que deux pneus de rechange. Les réservoirs latéraux placés
de part et d'autre de la caisse arrière au-dessus du train arrière
sont protégés par d'épaisses couches de caoutchouc mousse, afin que
l'essence ne puisse pas s'échapper, si un projectile ou un éclat venait
à les transpercer. Un réservoir supplémentaire est même installé sous
le siège basculable vers l'avant du chef de voiture. La banquette arrière
pour deux hommes est supprimée de façon à alléger le véhicule et de
donner de la place au mitrailleur servant le jumelage arrière. Les pare-brise
ont été supprimés comme pour la campagne du désert à cause durayonnement
du soleil et des reflets qui risquent d'attirer l'attention. Ils seront
parfois remplacés par un blindage sommaire protégeant le conducteur,
pour l' opération des Ardennes, puis par deux vitres blindées hémisphé
riques -provenant de cockpit de Spitfires (!) placées dans un demi-cercle
en acier, au-dessus de la plaque de blindage, modèle réglementaire utilisé
en particulier à la fin de l'opération "Amherst". Trés
alourdies, ces jeeps se déplacent alors à une vitesse de 30 à 50 Km/heure
maximum.
Enfin un large panier métallique occupant tout l'arrière
ainsi qu'un petit panier metallique fixé sur chaque aile complète
la transformation du véhicule
.
.......................................................................
...Le Chef
de bord-tireur est bien moins protégé que le conducteur
par le 1er modèle de blindage
Le Squadron de Combat comprend 20 jeeps. Il
est scindé en Pelotons de 4 véhicules. Chaque équipage comprend 3 hommes.
C'est ainsi que pour le 2ème R.C.P., 4 jeeps sont parachutées dans la
nuit du 17 juin à Saint Marcel. Le peloton du Lieutenant de la Grandière
est largué sur "Baleine", en plein coeur du dispositif, et les jeeps
devraient pouvoir participer, le lendemain, à la fameuse bataille. Hélas,
le container qui contient les redoutables Vickers arrive mal au sol
et les allumeurs qu'il contient également fusent et endommagent les
mitrailleuses au point qu'une seule pourra être remontée avec les pièces
des autres. Egalement trois des véhicules tombent dans les arbres et
il faudra toute la nuit pour les mettre au sol. Chapitre
Largage Jeeps -
...................................
Organigramme du Squadron de Jeeps armées
- Juin 1944. Le 3è R.C.P gardera cet organisation
.......................alors
que le 2è R.C.P passera sur le mode "motorisé"
entièrement.
6 autres jeeps sont également parachutées le 3
août, près de Malachappe, au nord-est de Lorient. Quelque jours après,
les 12 jeeps restantes sont aérotransportées par planeurs "Wacos" près
d'Ederven, presque au contact du dispositif ennemi qui pourtant ne réagit
pas. C'est là la seule utilisation des planeurs par les S.A.S. Toutes
les autres jeeps des 1er et 2ème S.A.S. et du Squadron Belge seront
larguées. Avec elles, dans le Morvan en particulier sont largués des
canons légers antichars de 37 mm. Après la Libération de Vannes, tandis
que les jeeps déjà présentes se regroupent à Ste Hélène où stationne
le P.C du Colonel Bourgoin, une équipe embarque à Meucon et se rend
en Angleterre pour récupérer les 40 jeeps qui vont servir à transformer
la physionomie du Régiment. Elles rentrent en France par le voie maritime
et débarquent à Courseulles avant de rejoindre Vannes. Celles du 3ème
R.C.P. débarquent également à Courseulles sur les plages normandes et
rejoignent la Bretagne au cours d'un périple mémorable à travers la
zone du front. Une partie rejoint la Bourgogne, aux ordres du Capitaine
Guy Combaud de Roquebrune. Elles effectueront entre autres le raid de
Sennecey-Le-Grand. voir page Mémorial
...........................
La jeep du Cch Deborre.Une des 4 jeeps du Peloton
Le Bobinnec du 2è R.C.P qui s'illustra à St Pierre du
Moutier en capturant plusieurs milliers d'allemands en se faisant passer
pour l'avant ...................................................garde
d'une Division britannique! collection
J.C Deborre
............................................................
LE REGIMENT S.A.S MOTORISE:
La guerre de poursuite qui s'impose à partir de septembre,
les vastes étendues sur lesquelles il faut intervenir, la rapidité d'action
et le besoin d'extrême mobilité face à un dispositif ennemi qui bouge
constamment, font que le 2ème R.C.P. est transformé en unité motorisée.
Il sera le seul de la Brigade à subir cette transformation, avec le
5ème S.A.S. belge. Citons le journal de marche du 2è R.C.P
: "Le 26 août, les premiers véhicules du détachement Mairet, sont
débarqués à Courseulles sur Mer, et arrivent à Vannes ramenant les fameux
bérets rouges dont le port est autorisé. Les deux autres détachements
sont en place dès le lendemain. Au total voici 65 jeeps et 10 Bedfords,
avec tout l'armement organique des véhicules, soit un jumelage avant
et une pièce arrière de mitrailleuses Vickers d'aviation par voiture.
Pour gagner du temps, les véhicules n'ont pas été équipés avant leur
départ d'Angleterre. Plusieurs ateliers et garages de la ville sont
alors requis pour travailler, jour et nuit, à fixer les supports de
pièces, les porte-bagages et les supports de chargeurs. Chacun y met
sa note personnelle et l'uniformité n'y gagne pas. On n'oublie pas de
peindre sur les véhicules l'insigne de la Brigade
: le glaive entre deux ailes avec la devise "who dares wins"accotée
du numéro 1094. Sur une des ailes des voitures, bat un petit pavillon
français à croix de Lorraine ..."
..........
A gauche flamme de jeep souvent fixée
avec de la suspente - A droite l'équipage de "LA GUÊPE"
............
Jeep du 2è Squad du 2è R.C.P au cours de l'opération
Spencer, ici à Briare -Insigne S.A.S de capot
Précisons que c'est à l'initiative
du Capitaine Déplante qu'une plaque de blindage sera mise en place sur
l'emplacement du pare-brise à partir d'octobre 1944. L'équipage bénéficie
ainsi d'une protection de face. Le blindage consiste au début, en une
plaque d'une largeur et d'une hauteur de la moitié de celle du pare-brise
normal surmontée d'une lucarne rectangulaire, servant exclusivement
à protéger le conducteur. Les mitrailleuses avant n'ont pas de bouclier.
Elles sont parfois surmontées d'un projecteur. Parfois les hommes y
peignent une croix de Lorraine ou l'insigne para. Ce blindage va évoluer
pour devenir une protection du conducteur et du chef de voiture. La
plaque blindée protège non seulement le pilote, mais un bouclier à l'avant
du jumelage de Vickers protège le passager avant. Chaque plaque est
surmontée d'une lucarne en demi-lune. Les 5 Unités S.A.S. verront leurs
jeeps équipées de la même façon à partir de début 1945. Les jeeps vont
faire merveille lors de l'opération "Spencer" sur la Loire. Les véhicules
sont équipés de postes E.R. type 38, une jeep par Squadron transporte
un E.R. 18. Pourtant, ce poste ne donnera pas satisfaction car il est
facilement repérable par les relèvements gonios de l'ennemi et indique
la position des unités. C'est de plus un vieux poste datant du début
de la guerre. Elles ont parfois un W.S. n°76/R 109 A ou B. Il faut citer
le terrible combat de Sennecey-le-Grand, le 4 septembre 1944, où les
jeeps du Capitaine Combaud de Roquebrune, du 3ème R.C.P., détruisent
un fort convoi allemand qui stationne au centre de la citée avant de
succomber sous le nombre.
.......
...On voit
nettement sur ce document le blindage "français" de
la jeep protégeant de façon indépendante,
le tireur et le conducteur. A
gauche type de plaque réalisé sommairement.
On retrouvera les jeeps S.A.S dans les Ardennes, à Noël
1944, lors de la contre offensive allemande. Le 2ème R.C.P. les utilise
au mieux dans le froid intense et la neige, bien que ce véhicule n'offre
aucun abri aux hommes qui les montent. Ce sont 48 véhicules armés emportant
chacun 4 hommes qui participent à l'action. Le reste du régiment est
"porté" sur Bedfords.
Lors de l'opération "Amherst" en Hollande, en avril 1945, les mauvaises
conditions météo et le manque d'entraîne-
ment au saut combiné "hommes et jeeps" font qu'elles ne sont pas larguées.
Mais, après quelques jours d'action, les S.A.S. français en reçoivent
par la voie terrestre. Ils retrouvent leurs montures avec soulagement.
Dès les opérations de Bretagne, les S.A.S. avaient pris l'habitude de
baptiser leurs jeeps. D'ailleurs celles du Peloton La Grandière arrivant
à St Marcel déjà baptisées. Ce sont "Le Pirate", "Le Corsaire", "Le
Forban" et "Le Flibustier". C'est ainsi qu'on voit, sur les pare-chocs,
fleurir des noms évocateurs dûs à l'inspiration des équipages. Pour
la jeep du Comman
dant Bourgoin, c'est le surnom de "Vengeuse" qui y figure. D'autres
équipages ont choisi des noms symboliques ou de batailles : "Stalingrad",
"Varsovie", "Bir Hackeim" ... Il y a aussi "la Guêpe" de Denis Cochin,
l'une de celles para
chutées sur St Marcel dans la nuit du 17 juin 1944, à la veille de la
bataille, ou "Ma pomme" qui est même ornée d'un canotier en paille.
Il y a aussi "l'Alsacienne", "Mickey", "La Madelon" qui est celle de
Lucien Neuwirth et qui parti-
cipera à la libération de Paris. On peut lire aussi des inscriptions
ou slogans sur certains pare-chocs comme "mort aux doryphores". Les
S.A.S. britanniques et belges, eux aussi, baptisent leurs "montures"
Les S.A.S prendront également l'habitude d'inscrire des s;ogans
sur les plaques de blindage.
Le debattement de la plaque de blindage
tireur n'est possible qu'en azimuth. La plaque conducteur est fixe.
Infographie JPB S@S Productions
Copyright
|
|
Vues dessins et photos du blindage
réglementaire pour les S.A.S adopté dés 1944,
il ne sera en fait mis en place qu'au Squadron Belge pour les Ardennes
et début 1945 pour les autres Unités de la Brigade.
Les S.A.S français bénéficieront de celui-ci
qu'au cours de l'opération Amherst. Rappellons que l'initiative
d'une jeep blindée revient au 2è R.C.P et que le CapitaineDéplante
en vaiat eu l'initiative dés septembre 1944, dés la
fin de la campagne de Bretagne. |
LA " MITHYQUE " MITRAILLEUSE VICKERS
K-GUN :
C'est l'arme type et légendaire des raids S.A.S. depuis
le désert moyen-oriental jusqu'aux opérations de libération de l'Europe.
Elle restera jusqu'au bout la redoutable "faucheuse " choisie par David
Stirling lui-même, lorsque n'utilisant plus les services du fameux L.R.D.G.,
il décida d'employer ses propres jeeps adaptées au type de mission qu'il
entendait mener. La dénomination officielle de cette arme est Aircraft
Machine Gun Class K. Fabriquée par la firme Vickers Armstrongs Ltd de
Crayford en Angleterre, elle était à l'origine destinée à la R.A.F.
qui en équipait ses vieux "Gloster Gladiator".
.........................................
........................................ Voir
FICHE VICKERS au bas de cette page
Au cours de la première année de guerre, cette arme fut
remplacée à bord des Glosters par des Brownings et c'est ainsi qu'à
l'été 1942, le S.A.S. put récupérer ce qui allait devenir son arme la
plus célèbre, dans les ateliers des aviateurs ou ces armes étaient remisées.
De calibre 7,7 mm (303), ayant une cadence de tir de 500 coups/minute
en moyenne, avec une vitesse initiale de 745 m/seconde, elle est alimentée
au moyen de chargeurs de forme tambour ou dit aussi "camembert", d'une
capacité de 100 cartouches (en fait on en place 96), facilement rechargeables.
C'est une arme automatique à culasse non calée fonctionnant par emprunt
des gaz. Son poids est de 9,5 kg pour une longueur de 1,016 m. Sa portée
maximum est de 1.800 m. La Vickers étant prévue pour équiper un aéronef,
peut tirer longtemps sans problème de refroidissement et c'est là un
autre atout majeur. Cette arme sert parfaitement la cause des S.A.S.
Sa cadence de tir impres-sionne l'adversaire, ceci se renforçant quand
elle est utilisée jumelée. Les chargeurs sont préparés de la façon suivante,
1 cartouche traçante, 1 cartouche incendiaire, 1 cartouche perforante
etc ... ce judicieux mélange provoque des dégâts considérables. Au début
- juillet 1942 - les jeeps armées du S.A.S. furent équipées d'un jumelage
de Vickers à l'arrière, monté sur un axe pivotant permettant le tir
sur un angle de presque 180° et à l'avant, le chef de bord disposait
de la sienne dont le tir était facilité par l'enlèvement du pare-brise.
...................................................
Mais bientôt l'unique mitrailleuse avant fut remplacée par un jumelage
de Vickers ou par une mitrailleuse Browning Cal 50 (12,7 mm) et le chauffeur
disposait d'une K Gun, dont le tir était commandé par un système électrique
relié à une pédale à pied ; bricolage purement S.A.S. qui prouvait l'ingé-niosité
de ces hommes. Ce système fut d'ailleurs repris plus tard pour les opérations
en Europe. Que ce soit les jeeps de l'Escadron de chaque régiment, que
ce soit ensuite l'ensemble du 2ème R.C.P. transformé en unité motorisée
en septembre 1944, que ce soit les Squadrons des Ardennes Belges à Noël
1944 ou les jeeps récupérées lors de l'opération Amherst en Hollande
et quelque fut l'équipement, l'armement auxiliaire, le blindage qu'on
leur adapta, elles conservent toutes un point commun : la Vickers K
qui leur assura une puis-sance de feu maximum face aux unités d'Infanterie,
aux avions au sol, aux dépôts de logistique, aux blindés légers, aux
servants des pièces d'artillerie. Seuls les lourds blindages résistèrent
aux rafales précises et meurtrières et le bilan fut éloquent.
LA "JEEP" MB WILLYS :
Véhicule léger 4 X 4, doté d'un moteur à quatre cylindres
en V. Cylindrée : 2200 cm3.
Puissance : 54 chevaux à 4400 tours/minute.
Poids : 1112 kg. Poids maximum en charge : 1475 kg.
Quatre roues motrices.
Trois vitesses et marche arrière plus démultiplication.
Vitesse maximum : 104 km/h.
Consommation : 12 l / 100 km.
Longueur : 3,359 m Largeur : 1,575 m Hauteur : 1,770 m.
......................................................
Son surnom provient de sa dénomination contractée de General Purpose
(G.P. = Jeep) qui signifie à usage général et définit bien ce qu'on
demanda à ce petit véhicule au cours de la seconde guerre mondiale.
On la trouva sur tous les fronts dès 1942 et elle équipa l'ensemble
des Armées Alliées. Véhicule de commandement, sanitaire, logistique,
de reconnaissance, elle devint chez les S.A.S. à partir de juin 1942,
un redoutable moyen d'attaque à long rayon d'action. "Bonne à tout faire"
ainsi que la définissait le Colonel Eddy Blondeel, commandant du 5ème
S.A.S. belge, ce véhicule mythique était capable de bien des prouesses.
Il apporta aux S.A.S. la mobilité nécessaire à l'accomplissement de
leurs missions, tant dans le désert qu'en Europe à partir de l'été 1944.
La jeep devint alors un atout dans le contexte stratégique qu'était
le leur. Par sa forme tout d'abord, dotée d'un train haut, elle se jouait
de la nature du terrain et de tout obstacle.
.................................................
A: Réservoir supplémentaire
- B: Panier d'aile - C: Renforts sur mle S.A.S - D: blindage Tireur
...................avant
- E: Blindage conducteur - F: Installation F.M BREN pour conducteur
Par sa capacité d'emport, on pouvait la "sur-armer" et la doter d'une
logistique importante. Par sa silhouette, elle s'intégrait au paysage
et pouvait aisément se camoufler derrière un bosquet, une crète, un
couvert. Même si lourde
ment chargée, sa vitesse se réduisait à 50 km/h environ, elle gardait
suffisamment de ressources dans les missions de patrouille, de reconnaissance
et d'attaque. Elle offrait également une bonne autonomie grâce à son
réservoir contenant 210 litres et aux réserves transportées dans les
jerricans. En concevant la jeep, l'U.S. Army cherchait le véhicule du
compromis. Elle ne se doutait pas du succès qu'il allait rencontrer.
En l'adoptant pour les S.A.S. David Stirling avait donné au petit véhicule
ses lettres de noblesse. Il faut noter que le 5ème S.A.S. (Belge) fut
fin 1944, quelques temps avant l' opération des Ardennes, organisé sur
le type motorisé, comme l'avait été le 2ème R.C.P. fin août 1944. La
Brigade possédait donc deux Unités très mobiles pour les actions en
pointe. Les 1er, 2ème et 3ème S.A.S. conservaient quant à eux, un Squadron
Jeep dans leur organisation.
LE BLINDAGE PREMIER MODELE (français) :
Il a été conçu par le Capitaine Déplante du 2è
R.C.P dans un soucis de protection du conducteur, pour des tirs provenant
principalement de face. C'est un rectangle fait d'une tôle d'acier doublée
comportant sur le dessus une petite lucarne rectangulaire en vitre blindée.
La partie où sont fixées les Vickers jumelées ne comporte pas de blindage
pour permettre le débattement des armes à l'horizontale. Il faut noter
que les affûts de Vickers des jeeps version Europe sont différents de
ceux utilisés dans le désert et ne permettent pas de manœuvrer les armes
vers le haut. Cette initiative voir le jour à Vannes dés
septembre 1944 - tous les garages de la Ville sont mobilisés
pour participer à leur fabrication. Mais le déclen
chement de l'opération Spencer interrompra le projet qui sera
repris avant les Ardennes.
LE BLINDAGE SECOND MODELE (réglementaire) :
Il a été réalisé fin 1944 à la demande du commandement
de la Brigade et dès sa réalisation, il a été décidé d'en équiper
les 5 régiments de la Brigade. En fait il entrera en dotation dans les
dernières semaines de 1944, d'abord au 5ème S.A.S. Belge, cela étant
dû au fait que le Régiment passe à cette époque sur le pied motorisé
comme le 2ème R.C.P. et qu'on lui fournit les jeeps de dotation toutes
équipées. C'est avec ce blindage que les Belges opèrent en Ardennes.
Les Français n'utiliseront ce type de blindage qu'à la fin de l'opération
Amherst en Hollande du fait que les leurs n'ont pu être larguées à cause
d'une mauvaise météo. Les jeeps seront transportées et posées sur les
terrains entourant Coeverden à la mi-avril. Ce blindage qui occupe toute
la longueur du pare-brise est fait en deux parties. Celle qui protège
le conducteur est assez semblable au modèle français précedemment décrit
à l'exception de la lucarne qui ici est hémisphérique en verre blindé
cerclé dans une protection en acier. Le verre est en fait la partie
en demi-lune récupéré sur la verrière du Spitfire. Le blindage de protection
du Chef de bord-tireur, est identique, mais incorpore l'affût des Vickers
jumelées et comporte parfois un projecteur. Ce blindage permet de manœuvrer
les armes seulement à l'horizontale car il est monté sur pivot.
...............................
AUTRES MODIFICATIONS APPORTEES AUX JEEPS :
Elles sont dues aux circonstances et à l'imagination
ainsi qu'aux besoins des équipages : - Des petits paniers metalliques
porte-musettes sont fixés sur les ailes. - Une Vickers ou un F.M Bren
sont montésen certains cas, sur l'aile gauche de la jeep pour
permettre au conducteur de tirer.
- La roue de secours est fixée sur le capot et non plus à l'arrière
comme sur la jeep d'origine; à sa place prend place un panier metallique
qui occupe toute la largeur du véhicule.
- Le volant comporte au centre un papillon en bout de la colonne de
direction à la place du klaxon, pour permettre de l'enlever rapidement.
Ceci s'ajoute aux modifications réglementaires prévues par les trois
plans que nous possédons dans nos archives, M.E 8/534
et M.E 8/535 "Details of modifications for S.A.S. Cars 5 CWT 4X4" et
"Details for mounting for Vickers 303 MMG on Cars 5 CWT 4X4" ME8/SK/622.
........................................................................................................J.P.B
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...............................Cliquez
sur l'image pour accéder à l'Album "Jeeps S.A.S ".............................................
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