Le Colonel Eddy BLONDEEL
BREVET PARA W.W 2
Modèle particulier aux Paras SAS Belges.
Ci-dessous le prototype N°2 qui fut porté
mais non réglementairement
HISTORIQUE:
C'est en 1942 qu'est mis sur pied au
sein des Forces Belges Libres en Grande-Bretagne, une petite
unité de parachutistes aux ordres du Capitaine Eddy Blondeel,
chef légendaire et type même de l'Officier S.A.S.
Elle est entraînée à Ringway. Lorsque l'Escadron est rattaché
à la Brigade du Special Air Service, en 1944, il comprend alors
un effectif global de 240 hommes. Il va subir le dur entraînement
spécialisé du S.A.S... C'est en France que les S.A.S. Belges
du Squadron Parachutiste vont tout d'abord opérer et ce dés
juillet 1944 grâce à l'appui du Général Koenig. Trois sticks
sont parachutés en Normandie, dans les collines du Perche avec
mission de désorganiser les unités allemandes qui se déplacent.
Ils opéreront avec succès jusqu' au moment où ils sont rejoints
par l' avance alliée (opérations "Gaff" et "Shakespeare"). Puis
début août c' est l'opération "Chaucer" dans la région de Condreceau,
où les S.A.S. belges attaquent sur les arrières ennemis. Ainsi
ils participent à la bataille de la poche de Falaise: renseignement,
embuscades, coupure des voies de retraite... Début août également
un stick est parachuté en Picardie et fait jonction avec la
Résistance. Au cours d'une embuscade ils s'emparent des plans
d' organisation et de stationnement des forces allemande derrière
la Somme. Le renseignement étant d' importance, il faut le faire
passer à Londres. Les opérateurs-radios
S.A.S. émettent sans arrêt et sans se soucier du repérage possible.
Ils sont alors localisés par la gonio et encerclés. Mais le
message passe et les paras arrivent à rompre l'encerclement
et à passer entre les mailles du filet tendu par l'ennemi. Montgomery
adresse des félicitations enjouées à la formation belge devant
tant d'efficacité. Le 15 août, un stick composé d'un Officier
et de huit hommes sont parachutés dans les Ardennes françaises.
Ils rejoignent le maquis "prisme" du Commandant de la Bollardière,
qui dans quelques mois prendra le commandement du 3ème S.A.S.
français et opérera en Hollande, puis en liaison de nouveau
avec les S.A.S. du 5ème "Belgian". La section du Lieutenant
Renkin est attaquée, alors qu'elle tente de franchir la frontière
belge. Sa mission est d'établir - selon le processus S.A.S.
habi-tuel - une base de réception pour l'Escadron, en liaison
avec la Résistance locale. Cette section constitue le premier
élément allié pénétrant en Belgique. Cela est dû à l'attention
du Brigadier Général Mac Leod, qui connaît bien la valeur de
ses S.A.S. belges. Le 23 août enfin, toute l'Unité S.A.S. belge
est parachutée par sticks derrière les lignes ennemies
sur un territoire s'étendant de Gedinne au Luxembourg jusqu'à
Peer dans la province belge du Limbourg. Et c'est le "grand
bal" qui s'ouvre. Avec l'appui des maquisards, les forces ennemies
sont de partout attaquées, bousculées, mises à mal. Ses colonnes
deviennent des enchevêtrements de carcasses calcinées. Partout
il ne connaît plus que l'insécurité et le doute. De plus, la
peur des parachutistes le paralyse ; des prisonniers confirment
le fait. Le Commandement décide donc, devant le retournement
de situation et les actions accomplies de "réserver" le reste
de l'Escadron encore disponible à d'autres missions futures.
Les S.A.S. équipés de Jeeps blindées
sont parachutés dans le Nord au-delà de l'Ourthe. Aussitôt au
sol, ils sont accrochés par l'ennemi qu'ils repoussent. Le stick
du Lieutenant Vanderheyden est largué par erreur derrière les
fortifications de la Ligne Siegfried, devant ainsi les premiers
de tous les soldats alliés à pénétrer en territoire allemand.
Ne se déplaçant que de nuit, ils rejoignent la Belgique en trois
longues étapes, et retraversent les "dents du dragon" après
avoir détruit un P.C. ennemi.
Ci-contre: Epinglette de Vétéran
S.A.S
Collection Privée
En souvenir des bons moments passés
avec nos amis Belges lors des commemorations et en particulier
au Mémorial SAS de Sennecey le Grand.
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Ils
retrouvent alors les sticks parachutés dans la région de Sart.
Puis c'est une mission de reconnaissance et de renseignement qui
leur est confiée, en liaison avec les maquis de Gedinne et de
Buissonville. Sabotages et embuscades se succèdent coûtant à l'ennemi
300 tués, 100 véhicules détruits, ainsi que d'importants stocks
de munitions. La Section du Capitaine Limbosch, reçoit à son tour
une mission de reconnaissance des arrières ennemis dans le Limbourg.
Très vite rejointe par les avant-gardes alliées, l'unité S.A.S.
participe aux combats, s'empare d'une batterie d'artillerie. La
section scindée en sticks de 6 hommes, opère en pointe des dispositifs
alliés en tant que "reconnaissances offensives". Le Capitaine
Limbosch tombera mortellement frappé au cours de l'une d'entre
elles. Le 13 septembre, le 5ème S.A.S. est regroupé à Bruxelles
puis ramené en Grande-Bretagne. L'Unité doit être larguée au Nord
d'Arnhem pour couper la retraite ennemie vers le Nord. Mais l'échec
de "Market Garden" entraîne l' annulation de la mission. Pourtant
deux Sticks ont été parachutés l' un dans
l' Utrecht, l' autre dans la Drenthe. "Enfants perdus" dans un
milieu hostile, risquant à tout moment la capture, la torture
et la mort, ils survi vront pendant six mois, en liaison avec
la Résistance locale, malgré une pression ennemie de plus en plus
forte, transmettant inlassablement leurs messages vers la Grande-Bretagne,
recueillant des rescapés d'Arnhem, et guidant les appareils alliés
du "closed air-support" sur leurs objectifs. La Belgique libérée
en grande partie, l'Unité S.A.S. s' installe à Tervueren et se
transforme en "Escadron de Recon
naissances Légères", Unité motorisée sur jeeps blindées armées
de redoutables Vickers. Décembre 1944 : L'offensive Von Runstedt
jette le désarroi au sein des Divisions américaines installées
en défen
sive. La Belgique va connaître un nouveau martyr. Le Squadron
Belge est maintenant à l'effectif d'un bataillon, par l'engagement
de jeunes volontaires, venant rejoindre ceux de Grande-Bretagne.Le
5ème S.A.S. s'entraîne et prépare de futures missions. Un groupement
fort de 24 jeeps est mis à la disposition de la 6ème Airborne
Division - celle du débarque
ment en Normandie - Les S.A.S. belges et français opèrent alors
sur le flanc gauche du VIIIème C.A.U.S. pour le protéger. Ces
missions s' effectuent sur un vaste terrain abondamment miné,
dans un esprit de sévère contrôle de la part des forces U.S. obsédées
par la présence de commandos allemands infiltrés, et avec un température
qui descend sou-
vent bien au dessous de -20°. Ils livreront de nom
breux engagements à Wavreille, Bure, Mirwart, Avenne, Champlon
à la pointe de la poche de l'offensive allemande. Là où se trouvent
9 Divisions de la 6ème Armée Blindée S.S., et 20 autres Divisions,
des 5ème et 7ème Armées et du Groupe de Réserves "B". Le 31 décembre,
alors que l'offensive est pratiquement stoppée, le Lieutenant
Renkin et deux de ses coéquipiers tombent au cours d'une action
contre une batterie antichars. Comme leurs camarades français,
les Parachutistes S.A.S. belges vont avoir l' honneur de mener
la "dernière" opération aéroportée de cette guerre.
En effet, dans le cadre des opérations "Amherst" et "Keystone"
les 3ème, 4ème et 5ème S.A.S. vont opérer en Hollande à partir
du 4 avril 1945. Le 2ème S.A.S. engage un Squadron de 130 hommes.
Le 5ème S.A.S., doit "éclairer" la progression vers le Nord, depuis
Coeverden de la 1ère Division Blindée Polonaise. C'est
une "marche" épuisante ponctuée d'engagements incessants et de
nombreuses pertes. Jonction est faite au sud d'Assen avec les
S.A.S. français, qui n'ont pu disposer jusqu'alors de leurs véhicules.
Les Belges évacuent les blessés français à bord de leurs jeeps
armées et confient quelques véhicules à leurs camarades
de combat français. Le 15 avril, un élément du 5ème S.A.S. atteint
la mer. En pointe cette fois ci des blindés canadiens, c'est l'
avancée vers l' Allemagne face à des ennemis qui se défendent
âprement. Le 5 mai 1945, l'ordre d'arrêt est donné. Jusqu' en
juillet, le 5ème S.A.S. va opérer dans le cadre d'une mission
de "contre-intelligen
ce". Poursuite des dignitaires nazis en fuite, capture de Doenitz,
Von Ribbentrop et Rosenberg, désarmement des Unités descendant
du Danemark, sur une longue ligne allant de la frontière danoise
à la ligne de démarcation russe. Puis le Bataillon rejoint sa
base de Tervueren pour y ètre dissous. Ce conflit lui aura coûté
vingt tués dont quatre officiers, soixante blessés pour un effectif
de trois cent cinquante hommes. Cinq citations
à la Croix de Guerre viennent récompenser les exploits
collectifs de ses hommes. Aujourd'hui, le 1er Bataillon du Régiment
Para-Commando conserve pieusement les traditions S.A.S. qui s'affirment
par le béret amarante,le cap-badge à la célèbre devise WHO DARES
WINS, par le Pégase porté sur le haut des manches, mais également
par le fort esprit qui anime cette belle Unité.
UNIFORMES ET INSIGNES DES S.A.S. BELGES
Habillés, équipés et armés entièrement par la Grande-Bretagne,
(battle-dress, smocks, effets paras webbing 37 etc..) les Forces
belges, comme les Forces Françaises Libres se distinguent par
des badges et insignes affirmant leur nationalité et leur
différence. C' est d'abord, le titre d'épaule BELGIUM brodé et
porté sur le haut de la manche gauche avec en symétrie cousu sur
le bras droit le drapeau national brodé ou imprimé..
Au dessous les paras portent le Pégase et le Brevet britannique
(the wings). Sur leur béret amarante est accroché sur le côté
gauche le lion de Belgique en métal bron-
zé.Après les combats de l'été 1944 les S.A.S. belges gagnent le
droit au port des Ailes Opérationnelles selon la régle S.A.S.
et sur le béret le cap-badge traditionnel "Winged-Dagger". Sur
le casque de para à gauche est peint un petit drapeau national
rectangulaire noir, jaune et rouge, souvent dissimulé sous le
filet de camouflage qui est recouvert de lambeaux d'étoffes. Contrairement
aux Français, aux Norvégiens et aux Polonais, les Belges n'ont
pas adopté un insigne de brevet parachutiste national, bien qu'un
modèle ait été prévu par le Commandement. Il semble d'ailleurs
qu'il n'ait jamais été fabriqué à de nombreux exemplaires.
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